Marées noires de données, des clics et déclic

Newsletters > n°6 envoyée le 26/05/2021

La newsletter green, super green

Mais pas plus green qu’une plante qui émerge d’un tas de sous. Ça pousse dans du liquide, pas besoin d’arroser.

Bonjour ! Nous vous souhaitons une bonne lecture de ce 6ème numéro de notre newsletter collaborative, fruit d’une veille collective de la communauté Techologie.

1024 nuances de green

Elon Musk souffle le chaud et le froid sur le bitcoin. Après avoir annoncé en mars dernier la possibilité de s’offrir une voiture électrique Tesla en bitcoin, Elon Musk rétropédale (de frein). Le cours de la cryptomonnaie a aussitôt chuté de 9%. L’entrepreneur-colonisateur-de-l’espace justifie cette décision pour des questions écologiques. Le bitcoin, très énergivore, étant “miné” essentiellement en Chine, dont l’électricité est issue en majorité du charbon. Genre, Elon ne savait pas ? Il nous prend pour des jambons ?

L’impératif de la sobriété. L’institut Rousseau, think tank situé à gauche, s’intéresse aux impacts environnementaux du numérique dans un rapport intitulé “Face au poids croissant du numérique : l’impératif de sobriété”. Les auteurs formulent 29 propositions pour réduire ces impacts allant de la taxe des équipements numériques à l’import, à une meilleure traçabilité des matériaux, à une gestion plus contraignante du recyclage ou encore à l’incitation au réemploi. Comme pour la Convention Citoyenne pour le Climat, l’institut préconise également que le déploiement de la 5G fasse l’objet d’un moratoire.

Green code. Accenture, GitHub, Microsoft et ThoughtWorks lancent la Green Software Foundation avec la Linux Foundation pour “placer le développement durable au cœur de l'ingénierie logicielle”. Cette fondation s’est donnée comme objectif d’aider l'industrie du numérique à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici 2030, en conformité avec l'accord de Paris sur le climat. Pour cela, les acteurs concernés souhaitent créer un écosystème, des normes, des outils et des bonnes pratiques de développement de “logiciels écolos”. La fondation veut également répandre ces bonnes pratiques par le biais d'ambassadeurs, de formations et de certifications.

Réemploi et licorne en colère. Cédric O jubile. Une nouvelle licorne française est née ! Et c’est Back Market, la marketplace dédiée au réemploi qui rafle la mise, avec une levée de fonds de 276 millions d’euros pour atteindre une valorisation à plus de 1 milliard de dollars (oui les licornes, ça se compte en $$). Par contre, Back Market n'est pas content, mais pas du tout. Dans un article de blog, les fondateurs expliquent “pourquoi ils n’ont pas tout à fait prévu de sortir le champagne”. La cause ? Un projet du gouvernement de redevance sur la copie privée qui s’appliquerait sur les équipements reconditionnés, “une menace sans précédent sur le modèle économique des reconditionneurs français” selon Back Market.

L’entretien

Coline Didierest co-fondatrice de Social Declik. Avec Charlotte Lischer, elles se sont lancées le défi de faciliter la vie des freelances qui souhaitent donner plus de sens à leur travail au quotidien. Nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir plus sur ce projet.

Peux-tu nous parler de ton parcours et ce qui t’a amené à lancer Social Declik ?

Après quelques années en finance de marché, à l’étranger, j'ai eu l'envie de m'investir dans l’ESS, l'économie sociale et solidaire. C'est pourquoi je suis rentrée en France pour mieux connaître cet écosystème. En voyant mes amis freelances développeurs qui refusaient des missions dans des grands groupes pour préférer collaborer avec des structures engagées, j'ai eu envie de les aider à trouver des missions.Charlotte a principalement travaillé dans le conseil en transformation digitale, surtout pour des grands comptes. On s'est rencontrées toutes les deux quand on cherchait justement à mettre plus de sens dans notre job. En plein confinement, l'une à Rennes, l'autre à Aix-en-Provence, on a été mises en relation via un programme Make Sense et la magie a opéré ! Comme quoi, la crise qu'on traverse permet parfois aussi des rencontres fructueuses !

Concrètement, qu'est-ce que c’est Social Declik ? Quels avantages pour les freelances ? Quels avantages pour les sociétés de l’ESS ?

Social Declik, c'est une communauté de freelances engagés ! Notre objectif est d'aider les freelances de la tech à mieux comprendre l'univers de l'ESS puis de trouver des missions dans des structures engagées pour accélérer la transformation digitale de ces dernières. Que ce soit par notre programme qui donne toutes les clés pour trouver des missions dans l'ESS ou avec notre communauté Social Declik, l'idée c'est de susciter le partage et l'apprentissage, le tout dans une atmosphère fun et bienveillante.Pour les structures de l'ESS, notre service est gratuit. Ils nous expliquent leurs besoins et on déniche la perle rare parmi nos Declikers. Ils peuvent bien sûr nous reverser une contribution volontaire du montant qu'ils estiment acceptable.

Quel est votre modèle économique ? Quels objectifs de croissance à moyen et long terme ?

Nous avons plusieurs sources de revenus : notre programme Social Declik, notre abonnement et les contributions volontaires des freelances et des acteurs de l'ESS quand il y a un “match”. Notre objectif après plusieurs mois de POC (proof of concept) est double : agrandir notre communauté de “Freelance For Good” tout en gardant une taille humaine pour soigner la relation et permettre à un maximum de freelances de trouver des missions à impact grâce à notre programme. Notre ambition est d'être un acteur reconnu comme un partenaire de la transformation digitale pour les acteurs de l'ESS.

Penses-tu que les gens de la tech ont un rôle important à jouer dans la transition écologique ? Si oui, pourquoi se limiter aux freelances ? Imaginez-vous des solutions pour aider les sociétés de l’ESS à recruter ?

La transition écologique ne concerne pas que le digital, mais la filière numérique fait partie des secteurs à transformer d'autant que les usages vont encore augmenter dans le futur. On a décidé de se concentrer sur ce secteur parce que c'est celui qu'on connaît, de là qu'on vient. Quant aux freelances, aujourd'hui, ils sont nombreux, en augmentation, isolés et au travers de leurs différentes missions, ce sont des pollinisateurs d'un numérique responsable et engagé. La notion de communauté engagée pour trouver de l'élan par le collectif nous semblait être une bonne idée. En adoptant une approche "Colibri", on évite ainsi l'inertie qu'il y a souvent dans les grands groupes.

Penses-tu que la transition pourra se faire sans transformer les grands groupes ? Ne penses-tu pas que les talents de la tech ont aussi un rôle à jouer dans cette transformation ?

On est tout à fait d'accord avec ça. On pense d'ailleurs développer une offre qui permettrait aux freelances de polliniser le numérique responsable dans les grandes entreprises, de plus en plus soucieuses, elles aussi, de l'impact écologique de leurs pratiques digitales. Mais chut, à ce stade, on ne peut pas en dire plus !

Sur votre site vous affichez la parité homme-femme parmi vos membres. Est-ce un objectif ou bien une réalité ? Comment pensez-vous tenir cet objectif dans la durée dans un contexte global de la tech très loin de la parité ?

Aujourd'hui, la parité est une réalité au sein de notre communauté. Le fait qu'on soit deux fondatrices doit aider à attirer les femmes pourtant moins nombreuses dans le secteur. On a encore un effort à faire pour être globalement plus inclusif dans notre contenu et rendre notre site accessible à tous, dont les personnes en situation de handicap. C'est dans notre To Do !

Comment imaginez-vous que votre initiative pourrait contribuer à la réduction de l’impact du numérique sur l’environnement ?

On espère d'une part participer à l'essor du numérique responsable en proposant des formations sur ces sujets aux freelances de notre communauté, ce sont eux qui ont un rôle important pour réduire cet impact. D'autre part, on aide les structures à prendre conscience des externalités négatives du numérique par nos ateliers de sensibilisation. Prendre conscience de l'impact environnemental du numérique et rappeler que le numérique est un moyen et non une fin en soi sont pour nous des sujets primordiaux.

Greenwashing, greenwashing, you rince it 3 times, you smell, it smells like a flower

Charmante ville de 24 000 habitants près de Bordeaux, Le Bouscat propose pour sa “Fête des Jardins 2021” une exposition “Les arbres dans la ville” en affichant des photos d’arbres remarquables de la commune sur... des panneaux publicitaires. Malaise. Prochaine édition : que les arbres tweetent et que leur fil twitter soit affiché sur des écrans digitaux ?

À ne pas manquer

Dans son rapport d’activité annuel, la CNIL, Commission nationale de l'informatique et des libertés, souhaite travailler sur le lien entre protection des données et les impacts environnementaux (voir page 122 du rapport). La CNIL prône d’ores et déjà un RGPD sous l'angle de la sobriété numérique. Le LINC, le laboratoire d'innovation numérique de la CNIL secoue le cocotier de la donnée : “Les paradoxes posés par le développement des blockchains, le mythe du big data et ses conséquences sur l’écologie des données, portent en eux des risques comparables aux « marées noires » pétrolières”. Ça promet !

Avant de se quitter

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Évènement à ne pas manquer

La réalité minière du numérique, Rencontre avec Celia Izoard le 4 mai 2024 à Paris, organisée par Point de MIR et animée par Techologie. Infos et inscription

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